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Fiat: triste macchina

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Bon sang, mais c’est bien sûr! Si les usines européennes tournent à vide faute de clients, il faut exporter les voitures à l’autre bout du monde et faire du haut de gamme, qui est davantage rentable! Lors de l’annonce, mardi 30 octobre, de la nouvelle stratégie de Fiat, on se serait cru dans un épisode du feuilleton policier «Les cinq dernières minutes», où l’inspecteur Bourrel, incarné par l’inoubliable Raymond Souplex, finissait toujours par dénouer l’intrigue qu’on croyait inextricable, alors que la clef était là, sous nous yeux, et on ne la voyait pas!

Sergio Marchione, le patron de Fiat aurait-il donc trouvé l’œuf de Christophe Colomb, la martingale absolue, alors que les concurrents ferment leurs usines une à une ? Son plan tient en deux points: réduire ses surcapacités de 15% grâce à des modèles destinés à être exportés et d’autre part, relancer Alfa Romeo et Maserati pour fuir le marché de masse qui s’effondre. La première idée est séduisante. Mais quid de la cherté de l’euro, des coûts de transport et de la compétitivité des sites italiens ? La seconde ne l’est pas moins. Mais ce n’est pas Maserati, qui reste une marque confidentielle, ni deux nouveaux modèles d’Alfa, qui vont compenser la déconfiture de Fiat. Pour l’anecdote, Fiat brûle en ce moment 15 millions d’euros de cash par jour. A côté, PSA Peugeot-Citroën, avec ses 200 millions par mois ferait presque figure de petit joueur. La faute au marché européen, mais aussi à des sous-investissements criants. Sergio Marchionne s’est défendu, il y a un mois, en disant à quoi bon lancer des nouveaux modèles en Europe, alors qu’il n’y a plus de client ?

C’est toute la différence qu’il y a entre un industriel et un financier. Le premier tente de gérer au mieux les cycles conjoncturels, le second les ignore et va où le vent de la rentabilité le porte. Ainsi, aujourd’hui, Chrysler, dont Fiat a pris le contrôle pour le prix d’une usine, fait les fins de mois du groupe italien, grâce au retournement du marché américain. Dont acte.

Et après cet incontestable joli coup ? Que restera-t-il de la Fabbrica Italiana di Automobili Torino ? La seule stratégie de Sergio Marchionne consiste à souffler sans cesse le chaud et le froid. Je menace de fermer mes usines pour obtenir des concessions de la part de mes salariés, maintenant je fais miroiter des exportations pour obtenir de nouvelles aides de l’Etat. Et le produit dans tout ça ? Le constructeur italien vient de connaître sa plus mauvaise performance depuis 1976. Lancia est mort, Fiat est en train d’user jusqu’à la corde le concept de la 500. Pas sûr que Maserati et Alfa auront suffisamment de chevaux sous le capot pour inverser la tendance.

Twitter: @StephaneLauer


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